avr 14 2008

Alors, tout est dans les genous?

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“Tu trouves pas qu’il y a beaucoup d’étrangers en ce moment” me demande Ayano alors qu’on entre dans une machine à purikura à la suite de deux grandes blondes aux yeux bleus.
“Bah, il y a moi déjà…”
“E?” sursaute Ayano comme si elle venait de faire une découverte stupéfiante. Et elle met 400yens dans la machine.
Je prends la pose! Je fais l’indien, la disco girl, l’abrutie comme toujours, mais je réfléchis (un peu). Est-il possible qu’elle me considère comme une amie plutôt qu’une française… C’est vrai que notre conversation au Wendy’s n’avait rien des considérations culturelles habituelles. Ca donnait plutôt “et Fumiya, tu le connais depuis quand? Si on allait à Kyôto en Juillet voir Kapi! J’en ai marre de mon job… On se fait un karaoke après?”.

“Ah… j’avais peur qu’il faille parler en anglais quand Mayu m’a dit qu’elle venait avec une amie française! Mais, il n’y a vraiment pas de problème avec toi” me dit Takahashi, une des collègues de Mayu qu’on a rejoind dans un bar après le concert de Metronome (oui encore, désolée).
“C’est bien! C’est la première fois que je peux parler avec quelqun de l’étranger! Tu vas pouvoir nous raconter plein de choses!” ajoute l’autre collègue (dont j’ai oublié le nom).
“Ah? Elle vient d’où?” s’incruste une jeune fille assise à côté de Takahashi.
“De France!”
“Ahhhh! Je peux te toucher!”. Elle me tate le bras. Elle me chatouille, je suis pliée en deux, le umeshu à la fraise aidant.

Bon… Je suis une curiosité? Ou je suis une amie comme les autres? En tout cas, les deux version me conviennent. J’aime bien que ces genres de situation s’alternent. Comment ne pas être heureuse de devenir la mascotte d’un petit (mini) bar perdu dans une ruelle sombre de Shibuya? Comment ne pas être heureuse de parler avec une pote de tout et de rien en glandouillant dans un fast food. Bref, je suis vraiment bien ici.

Mais en y réfléchissant, j’ai échoué sur un point dans mon adaptation au pays : je parais être, aux yeux de tous les hommes japonais (enfin une certaine majorité), une femme forte qui a la classe. Je suis tsuyoi 強い (forte) et kakkoi かっこいい (classe) quoi… En quoi c’est un échec? Je ne sais pas vraiment mais il semble que ce soit une tare ici.
Bon, moi je m’en fou un peu, je ne vais pas passer ma vie ici! Fuyez messieurs si vous n’avez pas les kintama de vous approcher d’une fille d’un mètre soixante-cinq aux poings gros comme des kiwis et à la voix d’une gamine de 12 ans (impressionnant non?). Mais je pense à toutes les japonaises qui ont le “caractère d’avoir du caractère”… Elles aussi les pauvres doivent être kakkoi. Et les filles ne doivent pas être kakkoi mais kawai (mignonne). J’ai d’ailleurs appris quelque chose de très intéressant/choquant aujourd’hui à ce sujet.

Avez vous déjà remarqué que certaines japonaises ont les genous qui se disent bonjour? Elles marchent les pieds rentrés vers l’intérieur à deux doigts de se déboiter les rotules.
“C’est la seule chose qui m’a surprise ici.” avoue Camille.
Yuuki et Nobu expliquent “Ah… c’est vrai. Mais toutes les filles sont pas comme ça! Et puis,  il y a des hommes japonais qui aiment bien ça. Ca a quelque chose de mignon. Ca fait fragile. Oui, c’est ça ; les femmes fortes, c’est classe et les femmes fragiles, c’est mignon. Enfin, certains hommes pensent comme ça…” Ouai… pas la peine d’essayer de vous rattraper! Faites chié avec votre “femme fragile”! Combien de fois, les hommes eux même nous a dit qu’ils n’osaient pas trop aborder une femme qui avait l’air forte. Et maintenant, on nous apprend qu’ils ont besoin d’une fille aux jambes désarticulées pour se sentir bonhomme?

Alors, je nous revois, Camille et moi vendredi, attendant à la sortie Est de Ikebukuro.
Moi “Je le fais bien là?”
Camille “Tu trouves pas que c’est fatiguant…”
Moi “J’ai peur de rester coincé.”
Camille “Faudrait réussir à marcher aussi comme ça”

On a à fait quelques pas les genous et les pieds rentrés vers l’intérieur avec la démarche si caractéristique des pigeons sans doigts de patte de Paris. Camille a raison c’est fatiguant.

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avr 08 2008

Questions pour des françaises!

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Tarô ”Je connais une chanson pour les enfants ; une histoire de danse sur les ponts. C’est mon professeur de primaire qui avait fait apprendre ça à ma classe. Maintenant, j’ai oublié… Mais, j’aime bien les films de Godard! C’est français, non ?”
Camille et moi “… Ca a pas de sens comme film.”
Oi-chan ”HAHAhahaha et lui, il cherchait à comprendre!”
Tarô ”Ouai, mais je retiens des trucs avec les films! Comme (prend une voix suave) Bonjour Mademoiselle.”

Oui, sachez le! Une grande majorité des japonais a des notions de francais et une certaine connaissance de la culture française. Il suffit de dire “je viens de France” pour que les “bonjour”, “merci”, “je m’appelle… desho?”, “OOOhhh champs élysées”, “Polnareff”, “Jean Reno” fusent. Ah et… “Godard”, j’oubliais (il a fait fort lui tout de même!).

Je dois dire que c’est plutôt plaisant de voir l’intérêt que portent les Japonais à la France. Surtout quand les dits Japonais n’ont à la base aucun lien avec cette dernière (pas étudiants en littérature française, jamais appris le français à l’école, jamais mis un pied dans ce lointain pays…). Ca ne les empêche jamais d’être très curieux et d’enchaîner les questions sur le cinéma, la vie quotidienne, les moeurs, tout, TOUT y passe. Je décerne d’ailleurs le prix du plus grand nombre de questions à Ko-chan et de la question la plus “tordue” (?) à Yuuki. 

A force de creuser, ils arrivent  parfois dans le côté obscure de notre héxagone…

Oi-chan, très naïvement ”C’est quoi le mot que vous dites tout le temps? “le”, “la”?
Camille et moi ”Ah, merde…” 
Camille se lance “Alors en français, les noms sont soit féminins soit masculins”
Oi-chan et Kô-chan ”…………………………………. hein?”
Moi ”Par exemple, la table, c’est une fille. Et le couteau, c’est un garçon.”
Oi-chan ”Tu vois ça où?”
Kô-chan ” Qui a décidé?”
Moi ”Oui, qui a décidé? Dans le latin déjà, il y a des genres…” 
Camille ”Il y a même le neutre…”
Oi-chan ”Je crois que j’ai compris! La chaise, c’est une fille, la télé, c’est une fille. Tout les meubles, les trucs comme ça c’est des filles.”
Camille ”Euh, non… le bureau, c’est un garcon… et le lit aussi.”
Oi-chan et Kô-chan ”…………………………………………. ééééééééé?”
Kô-chan ”Les français apprennent “ça” depuis tout petit, mais imagine les gens qui apprennent le francais, ils doivent apprennent “ça” comme… un set.”
Oi-chan ”Attends, il y a forcement une règle. Il n’y a pas des groupes?” 
Camille  ”Bah, non… par exemple dans les animaux : le chien, c’est un garçon, mais la souris, c’est une fille.
Oi-chan ”Ah, j’ai compris! Le cochon, c’est un garçon! Et la vache, c’est une fille! Il y a un lien tout de même! Des trucs qui font mecs et d’autres filles.”
Camille ”Oui, mais le chat, c’est un garçon. Et puis, la bière, c’est une fille.”
Oi-chan ”LA BIERE EST UNE FILLE!!!!!!!!!!!!!!!????????”

Oui, pourquoi la bière c’est féminin?
Ca me fait penser au cours d’aujourd’hui sur “la culture et l’Homme”. On se rend compte que ce qu’on pensait naturel et évident ne l’est pas quand on est confronté à des gens d’une autre culture. (Oui, j’ai tout compris à ce cours, alors il fallait que je le ressorte quelque part! Pour ma fierté personnelle intérieure à moi-même). Donc, voilà. Si pour tout le peuple français, la bière est “une fille”, ça n’a rien d’aussi évident pour un japonais.

Enfin, il ne faut pas se catastropher, la dernière grande discussion “inter-culturelle” en date s’est finie par un magnifique “Bah, c’est pas si différent en fait”. Et non, ce n’est pas si différent dans les faits.

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fév 27 2008

La théorie de Okapi et Oi-chan

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“Elle voulait vous parler, mais elle osait pas! Alors je vous l’amène!” dit Oi-chan en nous présentant une de ses amies à Camille et moi. On a discuté un peu et au concert suivant, elle est revenue nous parler d’elle même.

“Vous êtes Allemandes? Françaises?” demandent le monsieur assi à côté de moi dans le train. “Françaises” repondons-nous avec notre méfiance parisienne (”il veux quoi lui?” “Il essaie de draguer?” “Vieux pervert!” ça s’appelle le symdrome RER B) Le monsieur, tout content et pas pervert du tout, se lance en français : “Je suis allé en France, je me suis beaucoup amusé, j’aime beaucoup la France”. ”J’apprends le français dans des cours du soir” et il voulait juste pratiquer un peu. Il nous a dit à quel point il aimait la France. Nous, nous lui avons dit à quel point nous aimions le Japon. “Ca me fait très très plaisir!” a t-il répondu en français avant de descendre à la station Rokkakôen.

“You’re learning japanese?” me dit le jeune homme qui me tourne autour depuis que je suis rentrée dans la librairie. “Oui, d’ailleurs, je préfère parler en japonais, je suis nulle en anglais”. Et il m’a raconté son année en Espagne, un peu déçu que je ne sois que Française et de ne pas pouvoir parler espagnol.

En ressortant de la librairie, je me suis promis que moi aussi, j’aborderais les Japonais dans les librairies à Paris pour leur raconter mon séjour. Ca m’a fait plaisir à moi qu’un Japonais m’aborde juste pour taper un brin de causette! Alors, ça leur fera peut être aussi plaisir aux Japonais de Paris d’être abordés par une Française juste pour un brin de causette.
Et puis, je ne voudrais pas qu’ils se persuadent que la France est un pays horriblement xenophobe juste parce qu’on évite de s’assoir à coté d’eux dans le train.

Et oui, c’est vrai qu’il arrive parfois que les places restent vides à côté de moi et que les gens s’amassent dans les allés du train, debout. Et quand c’est la première fois qu’on fait l’expérience de vivre dans un pays où l’on est étrangère, on a tendance à penser que c’est justement parce qu’on est étrangère (une sorte de paranoia?).
Mais si on réfléchie un peu, ce n’est peut être qu’une histoire de timidité, de retenue, de “ne pas oser”, comme l’amie de Oi-chan. S’assoir à côté d’un inconnu n’est pas une mince affaire, et pour tout le monde.
Je suis sûre que quand vous montez dans le RER B, vous allez vous assoir là ou il y a personne, près de la fenetre de préférence pour pourvoir regarder dehors et non face à vous, le visage d’un inconnu. Et ne niez pas! J’ai raison, je l’ai lu dans Okapi la semaine dernière! C’est la sociologie de l’espace (quelque chose du genre…).

Ca me rappelle un passage du discours d’Oi-chan (publication prévue fin septembre prochain).
” Les japonais, ils divisent. D’un coté les ‘japonais” et de l’autre… bah ”les autres”. Et ces deux côtés sont pas sur le même niveau. Il y a comme un mur que les japonais ont peur de passer! Par exemple, moi je suis là, je parle avec vous deux. On est proche (discussion autour d’une toute petite table effectivement). Tu mets un autre japonais à ma place, son corps est à la même distance, mais dans sa tête, il est loin!!  Par contre moi, tu crois que je suis là, mais en fait je suis LA! (et il tend le poing à deux centimètres à peine de nos visages avant de rigoler). Mais, il y a plein de Japonais comme moi hein! Comme Tarô!” Mouai, c’est pas le meilleur exemple lui question brisage du mur…  Je resterais sur l’homme du train et le garçon de la librairie qui ont pris leur courage à deux mains pour être “LA” eux aussi. AAaaa! Est ce que j’aurais le même courage une fois rentrée en France????… Je ne suis pas sûre.

Enfin bref, tout serait donc une histoire d’appréhension de l’espace selon OI-chan et Okapi. Et j’ai adhèré à l’explication depuis que j’ai vu la pancarte dans le train qui incite à “s’assoir les uns près des autres” pour faire plus de places assises. 

Maintenant reste plus qu’à savoir pourquoi on nous donne jamais de mouchoirs dans la rue! Une histoire de marketing?

PS : Avant de conclure ce magnifique post inspiré par une discussion avec ma mère, je tiens à dire que le groupe de OI-chan (JJJB, voir lien ci contre!) passe maintenant sur Tokyo FM!! YEahh à vous la gloire, les mecs! 

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fév 25 2008

Défoulage

Published by lilibiquette under A Tôkyô

Ce matin, à midi quand je me suis levée, j’ai directement mangé du tofu “Otokomae” et du daikon. De la survie? J’aimerais bien, mais la vérité c’est que maintenant… j’aime ça!! Non! Ne me jetez pas de pierres! Il me fallait un repas équilibré pour mon programme du jour bien chargé : Kitanomaru, Yasukuni, puis Shibuya O-est.

Kitanomaru, c’est le parc où se trouve le Budôkan (station Kudanshita). Ah, le Budôkan… Que de souvenirs! Un “after Christmas” pleins de rock et de larmes avec Tatsurô qui chante Shimauta un masque de chirurgien malade pendant autour du cou. Ah, il sait toujours avoir la classe… 
Le coeur ainsi rempli de joie et de souvenirs, il m’a pris l’envie de courir et de faire l’avion! J’ai donc courru et fait l’avion dans les prés du Kitanomaru.

A côté du Kitanomaru, il y a le Yasukuni Jinja. Oui, le temple où sont enterrés des criminels de guerre. Il est tout petit. J’imaginais un temple énorme, imposant, effrayant, mais il est tout petit. Le musée à côté est bien plus grand. De l’extérieur, on voit des canons et un avion de la seconde guerre mondiale. J’ai regardé et j’ai essayé de réfléchir à tout ce dont on m’avait parler pendant mes cours d’histoire et de socio à la fac.

Une heure plutard, j’oubliais ces grandes réflexions (bien trop grandes pour moi de toute façon) en me noyant dans un concert. Enfin, un gouter dirais-je! Oui, je veux pas être mesquine avec un groupe que j’apprécie beaucoup mais c’est les spectacles de clowns qui commencent à 18h30! Et effectivement, c’était un spectacle de clown.

Ce guitariste est fou!

Il a le sourire du jocker et ses sourcils ont une vie indépendante du reste de son corps. Il danse (gigotte? se tortille? fait du ballet?) comme un taré. “Faire de la guitare? Oui, si j’ai les mains libres encore deux imbécillités!” Il fait des cascades (il sait tomber au ralenti comme moi!!). Mais ce qui fait qu’il est génial, c’est qu’il est tout a fait au courant qu’il “n’a pas de sens” :
“OUuuuuuuuuhhh” hurle la salle.
“C’est bon, vous énervez pas! Je plaisante… Bon, morceau suivant!”. Il regarde la setlist. “Ah oui mais là, ca va pas etre possible! On ne peut pas décemment jouer une chanson qui se veut… “belle”, après toutes les conneries que j’ai dites! L’ambiance est pas là!”
“OUUUUUUUUHHHHHHhhhhhhhhhhhhhhhh”
“Nan, mais c’est pas MA faute!! C’est décidé à-l’a-van-ce.  Qui a fait ca d’ailleurs? C’était prévisible que je raconte que de la merde! Fallait pas mettre mon temps de parole juste avant un morceau calme!
“OUUUUUUUhhhhhhhhAAAAAAAHhhhhhhh” (oui, la salle n’est effectivement pas en condition d’écouter une “belle” chanson)
“Bon, attendez je vais vous changer d’humeur. (Avec une voix de lover, un regard de braise… qui se veut de braise) Maintenant pour vous, une jolie chanson qui parle d’amour. (la lumiere se tamise, le public se calme) WOUAAAAAAAhh, c’est quoi cette ambiance? Ca fait peur! Je suis trop pourri pour ce genre d’ambiance d’habitude, héhé. 
“OUUUUUUUUUUUUUHHHHHHHhhhhhhhhh”
“Ah, pardon! Oui, donc écrivez vos coeurs, euh, non ouvrez! Je voulais dire ouvrez! Ouvrez les portes de vos coeurs, comme les portes d’un magasin. Enfin, c’est pas un magasin mais… Ecoutez quoi!”

Ah, Fukusuke… Nous avons eu notre chanson de “love” finalement, qui n’était pas une chanson de “love”. Ce n’est que Metronome tout de même! J’ai beau aller comme une yuki à tous leurs concerts, je m’attends pas à être émouvationnée par une voix de muppets qui piaille sur de la musique de game boy hard-rockisé! (cette description est un compliment).

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fév 23 2008

Umeshu et rock’n roll

Published by lilibiquette under A Tôkyô

Ce matin, vers midi quand je me suis levée, ca sentait tellement le printemps que je me suis mise immédiatement à faire le ménage. Oui, tout à fait. J’ai ouvert un oeil, puis la fenêtre, et j’ai pris une éponge. En calçon rouge et T-shirt ukrainien orange (en pyjama quoi), j’ai fait la vaisselle, la lessive, les poussières… Puis, j’ai dé-bunkerisé mon appartement! Fini les draps pendus aux fenêtres, les couvertures roulées au bas des portes, les feuilles de papier scotchées au mur pour boucher les “aérations” (je t’en mettrais moi des aérations!! File moi de l’amiante que j’isole tout ça!).  

Puis, je suis sortie sur le balcon remplir mes poumons de ce bon air printanier.
J’ai toussé, étoufféé par la pollution et le pollen. “Bon, je retente”. J’ai re-respiré à plein poumon. Et, j’ai re-tousse; étouffée par… du sable??? Oui! Du sable! Et le vent s’est alors mis à souffler fort, très fort dans un bruit sourd d’aspirateur bouché. Des gros nuages jaunes ont couvert le ciel de Tokyô.

La fin du monde? Mais je l’avais prévue pour septembre moi! Qui ose perturber mes plans? Je l’avais écrit sur mon agenda : “18 septembre 2008, fin du monde”.
En tout cas, hors de question de sortir par temps d’apocalypse! Donc j’ai envoyé un mail à la copine que je devais voir aujourd’hui pour faire du patinage. “Oui, c’est dangeureux dehors! Il y a une tempête de sable venue de Chine”. De Chine? J’ai avalé du sable chinois? YEahhhhhh!!!! Il y en a même un qui est rentré dans mon oeil!!

Bon allons fêter ça! Et hop un verre de Umeshu à 4h de l’après midi avec ma compatriote (Camille, elle m’a autorisée à écrire son nom). On passe en revue sa playlist I-tune : Sting, Nirvana, Rolling Stone, Aerosmith (oui, c’est une fille bien). Eh? Mais… de l’alcool, du rock… il manque plus que des… “Petit Bit”!!
Donc, nous voilà a bravé le sable chinois pour aller acheter un assortiment de “Petit Bit”. On a même trouvé des “mini Bit”! Et des Bit au café! Personellement, j’adore les Bit au lait, surtout quand elles sont un peu fondues par l’air conditionné à l’envers (qui chauffe donc). Un délice!

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jan 25 2008

Le retour

Published by lilibiquette under A Tôkyô

Je subis depuis quelque temps un “lobbing” (oui, je suis bilingual, sache-le!) pour le retour de ce blog. Donc, en cette période d’ennui absolu, je me lance pour le premier post de l’année 2008. Dans une premiere partie, je tenterai de faire un rapide résumé de ces mois de silence et répondre à la question, grande question : ai-je ou non acquis un japonais parfaitement fluide et dénué de toutes fautes?? Ensuite, je m’appliquerai à exposer les circonstances actuelles qui font que j’ai tout le temps nécessaire pour ecrire cette dissertation sur ma vie non-pationnante (désolée…). Pour finir, je m’aventurerai à chercher quelques pistes pour l’avenir, proche.

Novembre, Décembre

Je n’avais jamais dans ma vie eu des mois aussi chargés!
Au mois de novembre, je me suis jetée corps et âme dans les concerts et j’ai fait mes premières nabe-party et nomikai. Je suis allée à Kyoto voir les Momiji et Princesse Sarah (oui, elles poursuit ses études dans ma fac) gagner le troisième prix d’éloquence en français.
En décembre, j’ai rencontré les “hommes de l’année” : un schizo du whisky à grosse tête et un homme d’affaire de femme à qui il manque une dent. Pas fréquentables, qu’ils disent. Mais ils font un band (je suis bilingual! Sache-le!), alors bon, “emmenez-moiiii” comme dit l’autre, même si c’est pour finir à 4 dans un appart de 10m2 à dormir sur un lit-planche. Puis, je suis allée au Budokan voir MUCC, je suis tombée amoureuse d’une disquette qui chante, j’ai été épatatés par des gringalets à gros mollets.  Mais surtout, j’ai vu débarqué les chevalières de l’apocalyse : DIANE, KPI, ANABELLE et MA SOEUR! On a mis Tokyo à feu et à sang. Les rois lionnes de Shinjuku en perdent encore des poils! Bref, un noel en steak et un jour de l’an en yakiniku. Shibuya qui a découvert le gospel et la danse de rue.

Et janvier?

Une seule nabe-party, pas de nomikai… Des concerts, ca oui, toujours. Dont celui des gens pas fréquentables. J’avoue qu’à un moment j’ai eu envie de tous les prendre sur une peau de bête, c’est l’effet live (bilingual, sache-le!), mais je me calme après. 
Sinon, rien… ou du moins pas de quoi remplir mon mois de janvier! La raison : le shuukatsu! Encore lui, toujours lui! Il ne bouffe pas seulement la personnalité des gens mais aussi leur temps!
Bref, je m’ennuie en regardant les pubs de FujiTV pour les entreprises de recherche d’emploi…

Les vacances, c’est bientot?

Et oui! Fevrier et mars. Moi, je n’ai que mars mais je me fais tout de meme un schedule (bilingual, sache-le!!) de propriétaire de jet privé! La Corée, puis balade dans le Japon : Kanazawa, Niigata, Nagoya, etc…

Et non, je ne suis pas bilingual du tout!!!!!!! Je continue à parler japonais comme un cobaye bègue. Faut que j’arrête d’écoute Polnareff.

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nov 27 2007

Sempai, pourkoi tu pleures?

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Ryuusuke et Arisa m’ont expliqué un soir où l’on se promenaient dans Shinjuku ce que voulait dire “shuukatsu”. C’est l’abréviation de ”Shuushoku katsudou”. C’est dans le denshijishou : “démarches pour obtenir un emploi”.
- Ca existe en France?
- Déposer des CVs, passer des entretiens? Ce genre de chose? Oui, bien sûr.

Mais j’aurais du leur dire “non”! “Shuukatsu”, ca n’existe pas en France : 

Le shuukatsu commence pour les étudiants dès le deuxième semestre de leur 3eme année, c’est à dire un an et demi avant leur sortie de fac.  C’est qu’il faut s’y prendre tôt pour s’assurer d’avoir un travail dès la fin de ses études.
Megumi et Erina l’ont bien joué! Elles ont toutes les deux une place assurée d’Office Lady dans une banque. Il ne leur reste plus qu’à penser à leur voyage de jeune diplomée, surement en France, histoire d’avoir l’occasion pour la toute dernière fois de leur vie d’utiliser la langue qu’elles ont apprise pendant 4 ans et qu’elles parlent parfaitement bien (Si vous pensez quel gachi, moi ça me fait pleurer!).

Le mois de novembre est l’ultime limite pour débuter le shuukatsu. Heureusement, notre bien aimée et génialissime éleveuse de bernard l’hermitte a finit ses préparatifs à temps : cheveux reteint en noir,  maquillage sobre, elle est allée faire des photos d’identité avec son petit ami, l’aspirateur de soba, le weekend dernier. Ma compatriote française me raconte choquée cette séance de photo où l’on a enfermé sa délirante amie dans un tailleur sombre et écrasé le cou de soba-sama avec une cravate trop serrée (si vous pensez que c’est étrange de se déguiser pour de simple photos d’identité, nous, nous avons trouvé ça barbare).

Je n’ai pas assisté à cette scène de conformisation d’une adorable originale… Mais, j’ai eu  ma dose de drame de mon côté.

Ce même weekend, j’ai retrouvé Akiko, la cheftaine du club de folk song ; les filles du club faisaient un concert avec les garçons de l’université technique de Chofu pour la gakusai (oui encore) et elle m’avait invité.
- Tu sais je voulais vraiment aller en France et apprendre le français. Mais tu as du remarqué, je ne sais pas du tout parler alors que je suis en troisième année. C’est à cause de la musique! Depuis que j’ai commencé la guitare, je n’arrive plus à faire autre chose. Mais j’irai un jour! Chez toi? je peux?
- Bien sûr, punkette! Tu me traduiras les paroles du groupe dont tu m’as parlé, celui qui écrit des trucs sales.

Au bout de 8 heures de concert, les garçons de Chofu étaient tous à poil sur scène (bien alcolisés) à jouer les beatles avec casserole, ballon de foot, tuyau d’air conditionné… Puis, pour clore cette journée de défoulement de plus total,  Leader-sempai est monté sur scène histoire de dire merci à tout le monde. Mais il n’a pas eu le temps d’ouvrir la bouche qu’il a éclaté en sanglos. Des grosses larmes. Akiko aussi, a commencé à pleurer… Bah alors punkette, tu me fends le coeur là. Lui, je ne le connais pas, je m’en fou mais toi…
- Tu sais, j’ai pleuré comme lui après le concert de notre fac. Je suis comme lui, l’année prochaine je n’aurai plus le temps pour ça… Tu sais, j’ai même pas commencer mon shuukatsu, va falloir que j’arrête de rêvasser maintenant! Ah! Mais tu dois pas comprendre shuukatsu? Je t’expliquerai dans le train!

Oui, explique moi… pourquoi il faut que absolument vous abandonnez vos passions, foutez en l’air des années d’effort, refoulez ce qui fait de vous des gens intéressants pour trouver un boulot.
Enfin bref, maintenant je comprends mieux pourquoi mon cher jeune banquier me parle souvent de ses années de fac en me regardant avec des étoiles dans les yeux ; il les regrette (et moi qui croyait que j’avais une touche…)

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nov 24 2007

Et une nouvelle passion!

Published by lilibiquette under A Tôkyô

Les filles ont décidé d’aller à la gaikusai (vous vous souvenez? la kermesse-speed dating) de Todai.
Les filles : “Aaaa, si on pouvait trouver un petit copain aujourd’hui… T’as vu le copain de Sachi? Il est classe hein! Et puis, il est à Todai, ca veut dire qu’il est intelligent. Bon, il fait un peu peur depuis qu’il s’est coupé les cheveux.  Surtout qu’il est grand et il a une grosse voix”…
Moi (qui prends des photos) : Wooo c’est beau ici! Aaa il fait de la guitare! Yeahh, ils font du taiko! Woo classe, et lui il a des gros bras! Yeah! Un groupe de danses folkloriques d’Europe! (en VO, ca donnait quelque chose comme : aa kireii! Yeahh sugoiiiii! Wooo kakkoii! Oui faut pas me demander de faire des phrases non plus!)

Et là, Moi : Ee?! Les filles, regardez on peut faire du tir a l’arc! Je veux essayer!!! Je veux essayer!!!
Les filles : Ouii! Ca a l’air marrant! On va faire la queue, ya pas trop de monde.

Mon tour arrive.
Sempai des archers : T’es droitière? Tiens, mets ça sur l’épaule gauche alors. Ca, tu le mets autour de ton bras. Ca, attends, donne ta main, mets le là.
(Moi à fond, j’attrappe l’arc, je le pointe vers la cible)
Sempai : Mais attends! Regarde la bas! (il me montre le chemin sur ma droite, je me tourne). Voilà! Bouge plus les épaules et lève le bras vers la cible! Bah voilà! Ca s’est une bonne pause! Tire!
Je tire! Pafff en plein milieu! Si, si pour de vrai! Et trois fois de suite! Je les ai toutes mises! Donc, soit j’ai un don pour le tire a l’arc, soit Sempai est le meilleur professeur de l’univers.

Du coup, j’ai gagné un stylo, fabriqué par Sempai avec le bout d’une vielle flèche (il est super beau, Sempai est un artiste). Mais en récupérant, mon trophé, je vois par terre un arc, très grand, avec plein de vis partout.
Moi: Il est beau celui là!
Kohai qui s’occupe de compter les sous : C’est le mien, tu peux essayer de le tenir si tu veux.
(Faut pas me le dire deux fois, j’attrappe le truc… humm il est bien lourd)
Kohai : C’est un vrai celui là, les autres sont des jouets.
Moi : J’ai tiré avec un jouet??? (déception absolu! Voilà, le secret de mon don soudain pour le tir à l’arc! En réalité, je suis tout juste bonne à peter des ballons dans les fetes foraines?!)
Kohai : Oui, enfin non… C’est les arcs pour les débutants et les entrainements. (ouai, rattrape toi…) Ca c’est un arc de compétition, c’est tout…
Moi : Aaa… Et ca sert à quoi ca? (une tige en métal avec plein de vis)
Kohai : Abeliblabla hajiueblthvbks (oui, j’ai rien pigé, ca devait etre trop technique cette partie de la discution… )
Moi : AAAaa… (c’est ca que je dis quand je fais semblant de comprendre. Oui, il y a des fois, c’est pas la peine d’insister, c’est sans espoir).

Donc, voilà comment j’ai découvert que je voulais faire du tir à l’arc!

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nov 13 2007

Versus la faune japonaise

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Quand je suis arrivée au Japon, il y deux mois, c’était les moustiques.
- Une moustiquaire? Minable humaine, tu crois m’avoir avec ca! Je suis un moustique japonais,  maigre comme un shibuyeux, je passe à travers. Tu tends l’oreille? Misérable humaine, tu crois pouvoir m’entendre! Je suis un moustique japonais, silencieux, je m’infiltre chez toi comme un shinobi.
Et me voilà couverte de boutons énormes à me tortiller dans tous les sens pour réussir à me gratter le milieu des omoplates.

Quand je rentre un peu tard, sur le chemin très sombre de la gare à chez moi, je fais des rencontres surprenantes…
AAAaaaaaaahh, c’est quoi ce truc énorme qui m’a coupé le chemin! Une sauterelle avec des cuisses comme celles d’un poulet. Verte fluo. Avec des yeux noirs exorbités qui brillent dans le noir. Elle saute! AAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaahhhhh (moi, qui cours en hurlant dans les rues sombres de Sengawa).
AAAAAaaaaaah, c’est quoi ce truc énorme qui m’a coupé le chemin! Un crapeau obèse qui se dandine en balancant ses grosses pustules. A la lumière de mon téléphone portable, il a des reflets bleus sur sa grande bouche. Il saute! AAAAHhhhhhhhhhhhhhh (moi qui cours en hurlant dans les rues sombres de Sengawa).

Quand je traverse le parc de l’université, je me fais agresser par des démons venus du ciel.
- Eh, les mecs, la petite là, elle a un cheese cake à la main! Escadron 1AT003, on y va!
- Bah, il me fait quoi le corbeau là… Fais attention quand t’atterris, t’as failli me rentrer dedans! EEeeehhh, mais fais attention! AAAAaahhh un autre!!! AAAhhhh help me!! Mais c’est énorme ce truc! Aaaahh, c’est quoi ce bec de tueur!
- A toutes les unités! La gamine a mis son cheese cake dans son sac à main. Je veux tout le monde sur le COUP!
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaahhhhhhh! Je veux pas mourir maintenant!
- Viens! (on m’attrape par la main) Cours! ils veulent ton pain! Faut sortir du parc, ils ont peur des voitures.

Voilà comment j’ai été sauvée par une petite japonaise en botte à talon de 20cm.

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nov 03 2007

Après le kaze…

Published by lilibiquette under A Tôkyô

Après deux jours de convalescence à somnoler devant les drama de l’après midi, “le tourbillon de l’amour” suivit de ”anego” (Jin, l’acteur le plus sale de la création),  j’avais vraiment envie de sortir aujourd’hui. Je suis donc allée à Shinjuku pour retrouver… ASKAAAAAaaaaa

Et oui, l’homme au hibou est sorti de son île pour rejoindre la civilisation, et il en avait l’air plutôt content! Ca fait du bien les grands buildings de temps à autre, l’air pollué, le bruit de la circulation…

Une photo de nous moches (c’est pour ca que je l’ai mise le plus petit possible)… on a pas réussi à en faire une potable, désolée…

 

Et deux photos qu’ ASKAAAAAAaaa m’avait envoyé avant de venir : le bébé hibou et les dunes de Tottori (cf ASKAAAaa, l’homme national géographique du Japon)

Pendant cette journée, un jeune homme rencontré a la gakusai m’a appellé : “je suis a Shibuya t’es ou?” … “Je t’attends, tu viens!”… Euhh, non, je suis avec tomodachi là… “ah, bon je t’envoie un message plus tard, jaa ne” ……….. Fais comme tu le sens hein…

Plus tard, le message : “T’es encore à Shinjuku? Appelle moi! Je suis a Shibuya.”
Je suis isogashii, j’ai dit… Je suis avec tomodachi, j’ai dit…
“Encore? Envoie moi un message quand t’es rentrée à la uchi. Et dis moi ce que tu fais demain.”
….
T’as cru j’étais kanojo là ou quoi!? T’as vu la VIERGE EN COULEUR!!! Allez! Moi, je reste avec ASKAAAaaaaa, l’homme national géagraphique au hibou!

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