juil 25 2008

Le syndrome E

Published by lilibiquette under A Tôkyô

E pour notre cher E-sensei, jeune professeur à la carrière brillante, actuel favori du directeur de la section de francais. E-sensei est aimé de ses élèves et semble être un homme très bien, droit, intelligent, etc. Seulement E-sensei ne dit pas “bonjour”. Non, il ne ME dit JAMAIS “bonjour”. Il me passe devant le nez, évitant habillement de rencontrer mon regard, et se réfugie loin, loin, le plus loin possible de moi.

Je m’interroge pourquoi cet homme très respectable ne prend jamais la peine de me dire “bonjour”?
Avis de J-sensei : malgré son statut de professeur de francais, il ne sait pas aligner trois mots et donc évite de s’approcher de moi. On ne sait jamais, si l’envie me prennait après de simples salutations d’enchainer directement sur un débat politique profond qu’il ne pourrait tenir. 
Moi, je pensais plus simplement que ma tête ne lui revenait pas. Mais non! Il lui arrive de me parler. Il me parle mais ne me dit pas bonjour. Et avant-hier, je me suis rendue compte que cette étrange habitude d’éviter le moment des salutations n’était pas propre à E-sensei…

Avant-hier, JJJB jouait à Kichijoji. Ca faisait un bail que nous ne les avions pas vus. Nous cherchions la salle avec Camille quand nous avons entendu Oi-chan hurler dans la rue “OOOhh LOLEEENOU KAMIIIIYOU!! C’est là! C’est là!”. Escortées jusqu’à l’entrée par notre bassiste ultime, nous avons retrouvé Ko-chan qui tiennait la billeterie avec Yuka. Il nous a salué de sa voix calme et toute douce “Bonsoir”. (salutations normales)
Après le concert,  nous avons rejoint Oi-chan et Yuka. Tarô aussi. Ce dernier, pourtant face à nous, n’a pas daigné nous adresser ne serait-ce qu’un regard.  (salutations inéxistantes) Mauvais jours? Pas encore bourré? Je ne sais pas trop mais une chose est sûre, il agit exactement comme E-sensei!

Tous les deux ont le regard fuyant, évitent à tout prix le moment des salutations, quitte à ignorer momentanément des gens qui leur sont pourtant familiers. Et comme je suis un gen familier, ca m’énerve! Je m’applique d’ailleurs bêtement à ignorer E-sensei de la même façon qu’il m’ignore et ais envie d’ouvrir en deux la grosse tête de Tarô en espérant qu’il imprime ainsi mon existance une bonne fois pour toute “je fais désormais partie de ton entourage, don’t be afraid!”. Bref, je les déclare officiellement “grosses fiottes” ou dans un langage plus poli, “timides maladif”.

Enfin, grace à ces deux énergumènes, j’ai découvert l’importance et le rôle des salutations dans la communication humaine! Rien de plus absurde que de se faire ignorer puis d’un coup, une voix sort de nullepart : ”Lorraine, voilà les photos de la fête d’adieu”, “eh!! on se voit le 26, hein?! Parce que je viens!”.  Oh! Ca va pas la tête! Je suis tranquillement en train de vous hair et souhaiter votre fin dans d’atroces souffrances, alors ne viennez pas m’adresser gentiment la parole comme des fleurs?

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juil 13 2008

Les dimanches avec Yo-chan et Natsuki

Published by lilibiquette under A Tôkyô

Yo-chan a grandi dans un temple à Gifu, a un grand frère et une petite soeur. Il approche la trentaine, travaille dans une entreprise de commerce internationnal. C’est un très fervant supporter du FC Tôkyô, sa petite amie est chanteuse d’Opéra et lui, il joue du shamisen le dimanche au parc Inokashira.
Natsuki est étudiante en première année de fac. Elle met plus de volonté dans son apprentissage du français que toutes les élèves de la classe de J-sensei réunies.  Elle aussi est supportrice du FC Tôkyô et c’est à un match qu’elle a rencontré Yo-chan et ses frères et soeurs. 

Dimanche 8 juin 2008 au Stade National : FC Tôkyô vs Tôkyô Verdy


ヴェルディだけには負けられない
俺たちの力 見せてやろうぜ
On ne peut pas perdre contre les Verdy
Montrons leur notre force
http://www.dailymotion.com/groscitron/video/x6432i_foot-8072008-contre-les-verdy_people

Yo-chan et Natsuki m’explique le contexte de la rencontre : les Verdy était à l’origine l’équipe de Kawasaki (en dessous de Tôkyô, à Kanagawa). Mais un jour, elle a changé son nom de Kawasaki Verdy en Tôkyô Verdy et est venue s’intaller à Tôkyô. Les vils! Les pleutres! Les veules! Essayer de s’emparer bassement d’un territoire de cette manière… Et pire, depuis peu, les Verdy se mettent à voler les joueurs du FC. Bref, c’est la guerre civile, Tôkyô est déchirée, le sang versé. Et je ne plaisante pas puisque les supporters ont même fini par se mettre sur gueule. “Tu as de la chance d’assister à un évenement aussi rare qu’une bataille de supporters au Japon”, m’a dit Yo-chan. “Prends des photos. Ah et puis, tu peux m’appeller Yo-chan si tu veux!”

 
En haut, de gauche à droite :
la femme du grand frère, le grand frère, la petite soeur, Natuki, moi
En bas : Yo-chan

Dimanche 13 juillet au parc Inokashira

Après s’être bien foutu de la tête des abrutis qui se tapaient dessus, Yo-chan nous a proposé à Natsuki et moi de venir le voir un jour au parc Inokashira, il y joue du shamisen le dimanche avec d’autres copains musiciens. “Et tant qu’à faire ramener les autres étudiantes étrangères de votre fac. Ca les intéressera peut être de voir jouer d’un instrument japonais.” D’accord! Nous voilà avec la bande habituelle des kokusai party (fête internationnale) : Gan et Shu, les taiwanaises, Lisa, l’américaine, Camille et moi, les françaises. A noter : élement manquant, Miho notre chinoise suprème, élements ajoutés, Natsuki, en chef de bande, et Saori, notre japonaise… “multi-amicale”. Yo-chan est bien amusé devant cette troupe d’étrangères bizarres qui parlent entre elles en japonais. “Venez vous assoir là! Ne restez pas au soleil. Tiens, prends ça”


Yo-chan m’apprend : ”Trois cordes : do, fa, do
et si tu appuies la : do, ré, mi, fa, sol, la, si, do”

 
 
Quelques uns des compagnons de musique de Yo-chan

Ils ne nous ont pas fait un concert. “Vous connaissez quoi? Shima Uta? C’est parti! Voilà les paroles!” Et nous avons tous chanté Shima Uta sous les arbres de Inokashira (http://www.dailymotion.com/groscitron/video/x642y5_au-parc-inokashira-13072008-shima-u_people). Un petit coup d’anti-moustique pour tout le monde et on reprend avec un chanson américaine. On mange deux trois tsukemono (des légumes marinés dans le vinaigre) et c’est parti avec Naguri Yuki (que je connais grace à la reprise qu’en a fait MUCC, yuki je vous dis! je ne suis qu’une yuki). Puis le groupe s’aggrandi. Une amie de la petite copine de Yo-chan vient dire bonjour accompagnée de son époux, un grand italien et de leur nouveau né. Puis un homme d’une cinquantaine d’années je dirais, s’arrête pour chanter avec nous.


De gauche à droite : Sensei (shamisen, guitare, flute japonaise, chant, etc), Gan qui a volé le bébé italo-japonais, le guitariste qui “sent l’odeur de la musique”, Lisa, Shu, Saori, Natuki, la joueuse Okinawanaise (?) de shamisen et toute seule en bas, Camille


Et comme quelque soit la situation nous restons fidèles à nous même… nous avons fait les marioles avec le cinquantenaire, bien craqué lui aussi, qui s’était arrêté pour chanter.

Très bon dimanche donc qui va se finir en beauté par un steak! D’ailleurs, Camille me réclame pour notre repas de fête, soredeha!

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