mar 02 2008

しつこい Shitsukoi

Published by lilibiquette under Du vocabulaire

“Demain, je vais avec Midori à Ochanomizu, tu veux venir?” me demande Akiko dans son mail. “Oui! Je veux!”. Et demain, c’était vendredi.

Alors, qu’est ce qu’il y a à Ochanomizu? L’université Meiji. Oui, mais encore? Son musée. Mouaaaiiii…. C’est vrai que les “sciences criminelles” peuvent se révéler intéressantes en cette période de pulsions meutrières. Mais, c’est plutôt du côté les magasins d’instruments de musique que m’ont emmenée mes deux collègues du club de Folk Song.

“On l’a pas fait celui-là!”, je crie en montrant un petit magasin de l’autre coté de la rue. Midori bave sur une basse Fender precision, “son rêve” avoue-t-elle. Akiko la décolle après avoir démêlé sa langue prise dans les cordes (elle a essayé de la lècher et ça a mal tourné) et on traverse la rue.

“Vous cherchez quoi?”. ”On cherche une basse avec un bon son mais à moins de 20 000yens”. ”On a une Bacchus,  pour le prix c’est le meilleur son qu’on peut avoir”.

Elle est rose. J’interviens.

“Mais rose, c’est pas possible.” . “Ah, c’est pour vous? Vous voulez quelle couleur?”. “Tout sauf rose… et les couleurs pastelles (fiotteuses là)”. Et là, le vendeur, 1m30, cheveux décoloré, les yeux écarquillés, le sourire crispé nous fait nous assoir et commence son numero. Il prend les basses les unes après les autres, me fait une démonstration rapide en m’expliquant dans un “charabia de musicos puissance japonais, langue étrangère” tout ce que je vais pouvoir faire! “Oui, mais je ne sais encore rien faire moi monsieur”. 

Regard fixe du vendeur qui s’est tu soudainement.

Mon moment solutide…

Akiko “mais le son, il te plait?”. ”Je préfère le son de la rose, mais elle est rose”. Akiko et Midori se lève de leur chaise l’air de dire ”il y a le même model en face et plus de choix de couleur”.

Le vendeur crispé nous rassoie.

Notre moment de solitude…

 ”Je vais voir en réserve, bougez pas”. Il part en courrant. Midori “èèèè, il devient shitsukoi là!”. Akiko “il est carrement effrayant! Ses yeux crachent des achete achete achete achete. Restez là. Je vais voir en face ce qu’il y a”.
Le vendeur revient, me met une basse dans les mains. “Elle est où votre copine? En face?”. Midori et moi nous contentons d’un sourire poli pour éviter de provoquer ses nerfs… On ne sait jamais, au moindre signal de sa part, un sniper pourrait nous tirer comme des pintades. C’est du moins c’est l’impression qu’il donne. 

Au final, le vendeur d’en face (tout à fait sain d’esprit) a proposé un rabais et quelques trucs utiles en cadeaux. J’ai acheté une basse blanche Bacchus Jazz Bass (le truc simple et bien pour débuter semble-t-il) et Midori a fini par se payer son rêve. Elle pourra lécher des cordes precision tous les soirs maintenant.

Mais, je crois bien que le vendeur psycho-rigide ne nous a pas pardonné notre fuite et trahison. Hier comme aujourd’hui, j’ai eu le sentiment d’être suivie… mon téléphone doit être sur écoute.

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